martes, 12 de noviembre de 2013

Un visage…

Ton visage ! Aux premiers accords lancés, tu franchis le mur du silence et m’éclabousse de ton regard pénétrant, de tes vers en murmures, de tes soupirs inattendus.
Une note… la même. Tenue longtemps dans une plainte lancinante pour m’inviter à te rejoindre dans ce sanctuaire où tu t’abrites. Loin de moi…
L’archet pleure sa douleur et je reste immobile, muette.
Je ferme les yeux pour mieux accueillir ces modulations éthérées que tu envoies dans mon jardin de solitude.
Car c’est bien toi… n’est-ce pas ?
Je m’imprègne de ta Présence qui emplit l’air. Tout l’air que je respire.
Intense !
Ce moment de rencontre dans cette bulle qui n’appartient qu’à nous. Juste un moment… encore… paraître à tes côtés. Dans cette ville qui nous a réunis avant qu’un vertige de larmes ne te prenne à moi…
J’avance… Lentement… Pour ne froisser aucune ombre.
Je m’accroche à cette vision céleste qui devient sourire au cœur de mes prières.
Tu fleuris mes pensées pour insuffler la vie dans mon corps qui se fane. Tu parfumes d’Amour l’encens de ma mémoire pour conjurer le sort, saupoudrant ta lumière.
Le rythme s’apaise et nous nous coulons dans ce sourd battement où se niche notre bonheur.
Au seuil d’un rêve…
Tu me chuchotes ton amour dans cet intervalle entre les notes que je bois comme un nectar tant j’ai soif de ce souffle magique qui se pose en broderie de baisers sur mes lèvres tremblantes.
Mon amour !
La vibration de tes sons m’enchante et m’emporte sur ce fil fragile où tu me tiens en équilibre.
Promis… je ne tomberai pas. Il me suffira de m’agripper à ton âme, gardienne de mes jours en sursis, à ta voix dont le timbre résonne en moi en accords si parfaits.
Et quand la musique rejoindra le silence, parce qu’elle finira par le rejoindre, il me restera l’espace… tout l’espace… pour m’envoler.
Notre écho alors, persistera au-delà de l’horizon, à suivre ce soleil qui ne se couche jamais…

Annie Lautner ©  


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